La calorimétrie différentielle à balayage ou en anglais, Differential Scanning
Calorimetry (DSC) est une technique d'analyse thermique. Elle mesure les
différences des échanges de chaleur entre un échantillon analysé et une
référence.
La DSC permet de :
·
déterminer les transitions de phase des
matériaux
·
la température de transition vitreuse (Tg) des
polymères, des verres métalliques et des liquides ioniques
·
les températures de fusion et de cristallisation
·
les enthalpies de réaction, pour connaître les
taux de réticulation de certains polymères.
Les analyses sont réalisées sous balayage d'un gaz inerte,
nous utiliserons l'azote, pour éviter toute réaction de l’échantillon avec
l'atmosphère du four. De plus, l’azote nous servira à alimenter « l’intracooler »
qui est le module de refroidissement de la DSC, il nous permettra d’atteindre
des températures négatives.
L'appareil subit des changements de température importants.
Par conséquent, la position de certains éléments de la DSC va varier.
L'ensemble des calculs réalisés par l'interface informatique se fait par
rapport au thermocouple positionné entre l'échantillon et la référence. En
bougeant, les résultats vont être faussés. Il est donc nécessaire de calibrer
régulièrement en vérifiant par exemple les températures de fusion à l'aide de
l'indium, du zinc ou du plomb, dans notre cas, on utilise l'indium
Avec Température de fusion 156,6 °C ; Enthalpie = 28,45 J·g−1.
a.
Caractéristiques générales d’une DSC
Cette technique repose sur le fait que lors d'une
transformation physique, telle qu'une transition de phase, une certaine
quantité de chaleur est échangée avec l'échantillon pour être maintenu à la
même température que la référence. Le sens de cet échange de chaleur étudié dépend
de la nature endothermique ou exothermique du processus de transition.
Ainsi, par exemple, un solide qui fond va absorber plus de
chaleur pour pouvoir augmenter sa température au même rythme que la référence.
La fusion, passage de l'état solide à l'état liquide est en effet une
transition de phase endothermique car elle absorbe la chaleur. De même,
l'échantillon peut subir des processus exothermiques, tels que la
cristallisation, lorsqu'il transmet de la chaleur au système.
En mesurant la différence de flux de chaleur entre
l'échantillon et la référence, un calorimètre différentiel à balayage peut
mesurer la quantité de chaleur absorbée ou libérée au cours d'une transition.
Cette technique peut également être utilisée pour observer des changements de
phase plus subtils, comme les transitions vitreuses ou des transitions cristallines
comme pour le PTFE.
La DSC est largement utilisée en milieu industriel en
contrôle qualité en raison de son applicabilité dans l'évaluation de la pureté
d'échantillons ou dans l'étude du durcissement de polymères.
Deux méthodes de DSC sont connues :
·
à compensation de puissance ou «
power-compensated DSC », maintien l'alimentation constante d’un four à l’autre.
·
à flux de chaleur « heat-flux DSC », maintient
le flux de chaleur constant
La méthode à compensation de puissance inventée par PERKINELMER,
utilise deux fours pour réaliser les mesures, l'échantillon et la référence
sont placés dans deux fours différents mais dans la même enceinte calorifique.
La variation de température entre les deux fours se fait simultanément par la
même quantité de calories. La température est maintenue toujours égale dans les
deux fours, et varie de manière linéaire.
Les énergies absorbées ou dégagées par l’échantillon sont
mesurées et créent une différence avec la référence.
Un générateur de puissance fournit de l’énergie pour
permettre de maintenir un rapport échantillon - référence constant. C'est cette
variation d'énergie qui est enregistrée en fonction du temps ou de la
température.
La méthode à flux de chaleur mise au point par Du Pont de
Nemours - METTLER, utilise elle aussi un échantillon et une référence mais ils sont
placés dans un même four. Une sonde de platine permet de contrôler et
d'enregistrer l'évolution de la température de l'appareil. Le signal
température est ensuite converti en signal de puissance calorifique.
Cette technique mesure les différences de flux de chaleur
entre l'échantillon et la référence pendant un cycle de température. La
température de chauffe, fournie par une résistance électrique, varie
linéairement.
b.
Fonctionnement de notre DSC 823e
Lors de mon stage à PIREP, j’ai travaillé sur la DSC 823e
de METTLER-TOLEDO. Nous étudierons dans cette partie son principe de
fonctionnement, nous démontrerons comment est réalisée la mesure du flux de
chaleur, ce qui nous permet de caractériser nos matériaux par la suite.
Figure 14
: Photo de la DSC 823e
La DSC 823E figure 14, utilise le principe du
flux de chaleur, elle n’est donc pas à compensation de puissance.
De plus, une DSC à flux de chaleur est généralement plus
précise dans ses mesures.
Figure 15
: Photo du four DSC 823E
Comme le montre la figure 15, notre DSC possède un seul four.
On peut observer à l’intérieur deux emplacement S et R.
·
Le S
correspond à l’emplacement de l’échantillon ou Sample en anglais.
·
Le R
correspond à l’emplacement de la référence, ce à quoi nous allons comparer
notre échantillon, dans l’usage courant ce sera un creuset vide, donc notre
référence sera l’air.
On remarque également que tout le contour du four est en
céramique de couleur ivoire, ce revêtement permet de protéger les résistances
chauffantes de l’oxydation éventuelle. Enfin, on remarque des petits trous au
centre de la platine ou sont posés les échantillons, c’est une partie de la
sonde de mesure.
Figure 16
: Illustration de la sonde de mesure du flux de chaleur
La figure 16, ci-dessus est une représentation, illustrant
la sonde de mesure du flux de chaleur dans notre DSC. En effet, en dessous de
l’échantillon et de la référence se trouve la sonde. Celle-ci est composée en
réalité de deux parties, une partie réservée à l’échantillon et une autre à la
référence. Cette sonde est insérée entre deux plaques en céramique afin de la
protéger de l’oxydation. Voici donc la formule utilisée.
|
Déséquilibre de la résistance thermique
|
|
Déséquilibre de la capacité calorifique
|
|
Déséquilibre de la vitesse de chauffe
|
|
Mesure de l’analyse thermique (TA)
|
Avec
q = Flux de chaleur en W
ΔT = Différentielle
de température en °K
Rr = résistance thermique de la référence K/W
Rs = résistance thermique de l’échantillon K/W
ΔT0 =
différentielle de température de départ en °K
Cr = Capacité calorifique de la référence en J/(kg.K)
Cs = Capacité calorifique de l’échantillon en J/(kg.K)
Ts = température de l’échantillon en °K
Dt = Temps en s
Comme le montre la relation ci-dessus, la mesure du flux de
chaleur prend en compte beaucoup de paramètres. Certaines caractéristiques
seront indiquées dans le logiciel STARe. De plus, nous indiquerons le type de
creuset utilisé afin d’éliminer l’influence de celui-ci sur la mesure, nous renseignerons
également la masse de l’échantillon qui sera utilisée dans le calcul de la
capacité calorifique.
Les mesures de flux de chaleur sont effectuées toutes les 1
seconde dans notre DSC, c’est ce qu’on appelle la vitesse d’échantillonnage, on
observera le tracé en direct sur l’interface du logiciel.
Par la suite, il est
possible d’exploiter les courbes, toujours sous le logiciel STARe de METTLER
TOLEDO. Nous réaliserons l’intégration des pics de transitions de phases de nos
matériaux, et nous pourrons donc en déduire les caractéristiques qui nous intéressent
sur les matériaux étudiés, tels que le taux de cristallinité ou la température
de fusion.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire